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Photo du rédacteurDr Patrice Hilligot

URGO TOUCH®

Dernière mise à jour : 1 juin 2019



Plus de 200 000 actes de chirurgie esthétique sont pratiqués en France chaque année.


Or, 60 % des patients sont insatisfaits de l’aspect de leurs cicatrices et 92 % aurait apprécié une cicatrice moins visible (Young V. Plast. Reconst. Surg. 2009).

Urgotouch est un système laser destiné à améliorer l’aspect esthétique des cicatrices définitives.


Ce type de laser a été développé depuis une dizaine d’années notamment à partir de l’étude princeps de Serge Mordon (médecine et sciences, janvier 2010).


Les premières recherches


Abergel en 1984 a utilisé le premier le laser Nd : Yag 1,06 µm afin d’effectuer une « soudure » cutanée.


Mais, la résistance d’une cicatrice « soudée » bout à bout est très faible par rapport à la résistance d’une cicatrice  suturée par des fils. De plus, l’énergie nécessaire à la soudure est importante et crée des brûlures tissulaires autour de la cicatrice.

L’orientation s’est donc faite vers des lasers de longueurs d’onde différentes qui ont une action sur les phénomènes inflammatoires et donc sur le processus cicatriciel sans endommager la structure des tissus de voisinage.


Deux types de laser ont ensuite été étudiés :


- le laser à colorant pulsé :


Il s’agit de l’étude de Nouri en 2003 concernant 11 patients présentant des cicatrices linéaires, suturées, de plus de 2 cm de longueur.

L’appareil utilisé était le Cynosure 585 nm et le rayonnement était utilisé juste après l’ablation des fils de la suture et non pas en per opératoire comme dans la technique actuelle. La moitié de la cicatrice était traitée par 3 séances sur 6 mois et l’autre moitié servait de zone témoin de contrôle.


Les résultats  étaient comparés suivant 2 échelles :


– échelle de Vancouver (VSS) ;

– échelle de l’apparence esthétique allant de 1 à 10.


On a alors retrouvé une différence significative entre les zones  traitées et non traitées :


– augmentation de 54 % du score VSS ;

– apparence esthétique d’un score de 7,3 contre 5,2 sur les zones témoins.


En 2006, Conologue a lui étudié l’effet du laser Candela de 595 nm selon le même protocole opératoire.

Le score VSS était augmenté de 60 % et celui de l’aspect esthétique deux fois meilleur sur la zone traitée que sur la zone témoin.


À l’histologie, on retrouvait :


– un nombre de fibroblastes identique à celui de la peau normal ;

– un alignement normal des fibres collagène ;

– la présence de beaucoup de fibres d’élastine.


En conclusion, le laser à colorant pulsée améliore l’aspect des cicatrices.


- le laser diode LASH


La technique LASH à été mise au point à Lille par Capon en 2001.

Il a pu montrer que le laser diode 810 nm permettait d’obtenir des cicatrices moins visibles voir invisible chez le rat hairless.


À l’histologie, on retrouvait :


      -une accélération des processus de cicatrisation ;

      -une augmentation de la résistance mécanique des plaies suturées.


Le laser diode 810 nm appliqué dans l’épiderme et le derme entraînait :


     –une augmentation modérée de la température tissulaire ;

     –une activation des protéines de stress HSP 70 (heat shock protein).


Les HSP70 modulent le processus de réaction inflammatoire et sont nécessaires à la cicatrisation.


Il existe une accélération de la cicatrisation lorsque la température des tissus évolue entre 45 et 55 degrés.


Au-dessous de 45°, il n’y a aucun effet et au-dessus de 55°, on retrouve des dommages tissulaires thermiques.

Entre 45 et 55 degrés, il existe une induction des HSP 70.

Les HSP 70 sont surtout produites dans la couche superficielle de l’épiderme ou il en existe une synthèse de novo par le chauffage tissulaire au laser.

On les retrouve également dans les vaisseaux sanguins, les follicules pileux, et les glandes sébacées.


Les HSP 70 entraîne une réduction de l’inflammation et améliore l’organisation du collagène.


De quelle manière ?


Par la production accrue de facteurs de croissance avec diminution de la sécrétion de la cytokine pro inflammatoire bêta 1 et accentue le rôle protecteur contre la fibrinogénèse (Bellaye P.S.2014).


Il se produit donc une expression prédominante des  TGF bêta 3 par rapport au TGF bêta 2 et bêta 1. Grâce à tous ces facteurs, il existe une amélioration de la qualité de la cicatrice comme d’ailleurs avec la radiofréquence bipolaires fractionnée comme l’a montré Hontash B. M. en 2009.


Les études chez l’homme


Elles ont été réalisées au début grâce au laser Ekkylite diode 810 nm, effectuées juste après la suture, en per opératoire, avec des spots rectangulaires de 20 mm sur 4 mm qui sont déplacés à la vitesse de 12 secondes par spot.


L’étude sur 15 patients de Serge Mordon a montré à 12 mois une amélioration du score dans l’échelle VSS et à l’histologie dans la cicatrice traitée :


– une diminution nette du collagène de type 1 ;

– une diminution nette de la fibronectine

– une diminution du collagène de type 3 par rapport aux cicatrices de la zone contrôle.


Le laser Ekkylite n’a pas pu être commercialisé et la technique a été cédée au laboratoire Urgo Médical sous le nom de laser Urgotouch diode 1210nm.

Plus d’une dizaine de publications scientifiques ont démontré les résultats cliniques du laser Urgotouch sur les cicatrices. Il s’agit d’un laser diode de 1210 nm de longueur d’onde. Il utilise la technologie LASH.


Comme les précédents, la chaleur délivrée dans l’épiderme et le derme entraîne :


un stress thermique avec une augmentation de la chaleur locale et une action sur la zone de suture, en per opératoire, juste avant que les phénomènes inflammatoires de la cicatrisation ne commencent ;


une activation des protéines de stress avec :

           – une diminution de la réaction inflammatoire ;

           – une amélioration de l’organisation du collagène aboutissant à une diminution de la fibrose.


Il s’agit d’un laser portable qui est un vrai concentré de technologies avec notamment un pyromètre qui assure la mesure instantanée et tout au long de la procédure de la température cutanée évitant ainsi toute brûlure.


La pièce à main est portable, très maniable et autonome, sans fil.


D’autre part, toujours dans le but d’assurer un maximum de sécurité, il existe des bandelettes de sécurité stériles qui sont posées le long de la ligne de suture, et qui autorisent  un seul et unique tir laser.


La pièce à main du laser fonctionne uniquement au contact d’une bandelette de sécurité. Une fois le tir laser effectué, une puce contenue dans la bandelette n’est plus utilisable et évite  ainsi toute surexposition accidentelle et la survenue d’un deuxième tir. Ces  bandelettes de sécurité mesurent chacune 10 cm de longueur et sont livrées par 20 unités au prix hors-taxe de 1100 €. Il existe une liste de types de suture qui sont testées validées conformes. Le Monocryl, le PDF, Vicryl normal et rapide et le Monosof (Polyamide) sont validés conformes.


En revanche tout autre fil ou agrafes ne sont pas validés.


Enfin il faut en connaître les contre-indications :


– suture réalisée avec un autre matériel de suture que ceux cités précédemment ;

– sur les zones orbitaires et périorbitaires, les pommettes, le front et les mains ;

– chez les patients présentant une pathologie tumorale maligne ou suspectée comme telle sur le même territoire anatomique la zone à traiter ;

– chez les patients traités ou récemment traités par chimiothérapie, radiothérapie ou traitement ionisant ;

– sur une suture secondaire à l’exérèse d’une lésion maligne ou suspectée comme telle ;

– sur une zone présentant des signes d’infection cutanée bactérienne ou virale ;

– chez la femme enceinte ou allaitante ;

– chez le patient  suivant  un traitement photo sensibilisant ou une puvathérapie ;

– chez le nourrisson et les enfants de moins de deux ans et même chez l’enfant et l’adolescent ou il est recommandé de ne pas utiliser le système Urgotouch ;

– sur les muqueuses.


En conclusion, il s’agit d’une technique innovante et efficace pour améliorer l’aspect des cicatrices.


Il doit être systématiquement évoqué, voire proposé en l’absence de contre-indication.

Il faut savoir qu’il augmente le temps opératoire, modifie le protocole de fermeture  quand des agrafes sont utilisés et entraîne une augmentation non négligeable du coût de l’intervention.


Néanmoins, la technique de suture reste l’élément prépondérant pour améliorer  la qualité de la cicatrice définitive.




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